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La semaison
25 juillet 2008

Oxymoron

Maturité de l’homme :
Retrouver le sérieux
Qu’il mettait au jeu étant enfant.
F. Nietzsche.

Au cœur de la démarche de s. b. – dans son refus de l’ostentatoire, dans l’humble et silencieuse retenue des gestes qui fondent chacune de ses propositions plastiques comme dans l’entêtement méthodique, fut-il apparemment dérisoire, à les mener jusqu’à leur accomplissement – il y aurait quelque chose que retient l’expression nonchalance obstinée. S’agissant d’approcher l’espace singulier de ce travail voué à l’exercice d’une pratique et d’une attitude – d’une pensée – délibérément et très subtilement a-logiques, j’y lis la formule, non sans doute la plus juste, mais la moins forcée dans sa contradiction même.
Mais ne nous payons pas de mots : comment la langueur peut-elle être têtue, le manque d’ardeur opiniâtre ; comment tenace l’indifférence (toute relative) au but ?
Peut-être, ainsi que nous montre s. b., en procédant à ses dérapages imprévus des gestes et de leurs significations, à ces contaminations subreptices des espaces physiques et mentaux ; en travaillant à déranger doucement les figures de l’habitude, à rendre palpables les contours mouvants d’une recherche ancrée dans cette espèce d’incertitude volontaire qui mine les assises du langage lui-même et nécessite le recours au paradoxe lexical .
Nonchalance obstinée : j’y vois aussi une manière de réintroduire cette « science subtile de l’égarement » à laquelle nous convie quelque part André Dhôtel et qui constitue, je crois, la marque et l’enjeu, la qualité proprement poétique du travail de s. b.

b. c. / printemps 2001.

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